15 Casques bleus tués dans une attaque en RDC : le chef de l'ONU condamne un « crime de guerre »

Sur cette photo datée de 2014, un Casque bleu de la MONUSCO se tient près de l’épave d’un véhicule blindé népalais qui a été touché l’année précédente dans une embuscade tendue par des milices ADF dans la région de Beni. Photo: MONUSCO / Sylvain Liechti

Jeudi soir, des groupes armés présumés ADF ont pris d'assaut une base opérationnelle de la MONUSCO située à Semuliki, dans le territoire de Beni. Des combats prolongés ont opposé les éléments présumés ADF et les forces de l'ONU et des FARDC.

Selon la MONUSCO, au moins 15 Casque bleus du contingent tanzanien et cinq membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été tués dans cette attaque. Au moins 53 autres soldats de la paix ont été blessés, dont quatre grièvement.

Le Commandant de la Force de la MONUSCO est sur place pour évaluer la situation en matière de sécurité dans la région et coordonner la réponse de la mission onusienne avec les FARDC.

« Je tiens à exprimer mon indignation et ma profonde peine (suite à) l'attaque de la nuit dernière contre les forces de maintien de la paix des Nations Unies en République démocratique du Congo », a déclaré vendredi matin M. Guterres lors de l'ouverture d'une conférence de donateurs au Fonds central d'intervention d'urgence (CERF) à New York.

Plus tôt dans la journée, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, s'est déclaré choqué par « l'attaque odieuse » perpétrée contre la MONUSCO au Nord-Kivu. « Des renforts sont sur place et des évacuations médicales par la Mission sont en cours », a précisé vendredi matin M. Lacroix sur son compte Twitter.

Le Chef de la MONUSCO. Maman Sidikou, a également condamné avec la plus grande fermeté l'attaque meurtrière contre les soldats de la paix de sa mission au Nord-Kivu. « Les attaques contre ceux qui travaillent au service de la paix et de la stabilité en République démocratique du Congo sont lâches et constituent des violations graves », a déclaré M. Sidikou dans un communiqué publié vendredi.

« La pire attaque » contre les Casques bleus dans l'histoire récente de l'ONU

L'attaque contre la MONUSCO au Nord-Kivu constitue « la pire attaque contre les forces de maintien de la paix de l'ONU dans l'histoire récente de l'Organisation », a tenu à préciser le Secrétaire général.

Un dernier incident qui vient démontrer les énormes sacrifices consentis par les pays fournisseurs de contingents au service de la paix. « Ces femmes et ces hommes courageux mettent leur vie en danger chaque jour à travers le monde pour servir la paix et protéger les civils », a souligné le chef de l'ONU.

« Ces attaques délibérées contre les Casques bleus de l'ONU sont inacceptables et constituent un crime de guerre », a martelé le Secrétaire général qui a appelé les autorités de la RDC à enquêter sur cette attaque et à traduire rapidement leurs auteurs en justice. « Il ne doit pas y avoir d'impunité pour de telles agressions, ici ou partout ailleurs », a dit le Secrétaire général. Le Conseil de sécurité s’est fait l’écho des propos du chef de l’ONU. Condamnant dans les termes les plus forts toutes les attaques et provocations lancées contre la MONUSCO par des groupes armés, les membres du Conseil ont réitéré leurs demandes que tous les groupes armés cessent immédiatement toute forme de violence.

M. Sidikou s'est fait l'écho des propos de M. Guterres, précisant que « la MONUSCO prendra toutes les mesures nécessaires pour que les coupables soient tenus responsables et traduits en justice ».

Avec plus de 200.000 réfugiés accueillis sur son territoire ainsi que plus de 4 millions de déplacés internes, la RDC est confrontée à l'une des plus importantes crises humanitaires au monde. Une situation d'urgence soulignée dans l'appel lancé vendredi aux Etats membres pour contribuer davantage au CERF. « Cette dernière attaque souligne l'urgence d'aider les personnes dans le besoin et de faire face à la situation instable », a dit M. Guterres.

Source: Centre d'Actualités de l'ONU