Violences communautaires à Ziniaré

Violences communautaires à Ziniaré : La gendarmerie appel à l’apaisement

 

Une communauté expulsée du village de PousgZiga à Ziniaré, fief de l’ancien président Blaise COMPAORE dans le courant du mois d’avril. La cause, la gendarmerie a libéré un mineur de 12 ans accusé de vol de petits ruminants. Ce qui provoque la colère des accusateurs qui chassent les peules, cassent, brulent leur maisons. Accusés d’avoir pris parti dans le conflit, le commandant de la compagnie et le commandant de la brigade de gendarmerie de Ziniaré, ont relaté les faits, le 30 avril dernier à Ziniaré. L’objectif principal de la gendarmerie est un appel à l’apaisement et à la cohabitation pacifique entre les communautés peules et mossies.

 

Diallo Bèrane réside désormais avec sa famille dans la cour de la brigade de la gendarmerie nationale de Ziniaré, parce que  ses concessions ont été saccagées, brulées et sa sécurité menacée. Il se retrouve sans domicile et sans bien pour un soupçon de vol et que la communauté moaga veut les expulser du village où les peules vivent en parfaite harmonie avec les mossies depuis 107 ans. Mais leur présence à la gendarmerie n’est toujours pas tolérée par les manifestants, qui ont fait tomber le mur de la brigade.

Cette situation intolérable est consécutive à une accusation de vol de petits ruminants. Dix moutons et quinze chèvres. Des trois voleurs, deux se seraient échappés. Celui qui est arrêté est un mineur de 12 ans. Il est présumé voleur, puisque le propriétaire du bétail dit juste avoir « vu la couleur de l’habit de son voleur ». 

Conduit à la brigade de gendarmerie de Ziniaré, l’infortuné ne peut être gardé dans les geôles, il est donc libéré. La population de PousgZiga manifeste, pour dénoncer la libération d’un voleur et accuse la gendarmerie de prendre parti pour les peuls.

Les responsables de la gendarmerie affirment avoir agi avec professionnalisme : « Nous sommes là pour la protection des personnes et des biens. Aucunement nous ne pouvons accepter que des concessions soient détruites. Nous avons fait notre travail avec professionnalisme, loyauté et sérénité », a dit le Lieutenant Isaac Sanon.

La prise en charge des « refugiés » par l’action sociale n’est pas non plus possible parce que cette dernière ne peut assurer la sécurité des « indésirables ». En effet, l’action sociale a dressé des tentes pour héberger la communauté peule. Tout a été une fois de plus saccagé.

Les premiers responsables de la gendarmerie invite la communauté mooaga à la tolérance afin que les tous les fils du burkina puissent vivre en paix où qu’ils soient. Car, depuis plus d’un mois, la région du plateau central est « infestée » d’associations d’auto-défense qui agissent sans aucune base juridique. « Elles procèdent à des interpellations, des séquestrations et pire, à des sévices corporels à l’encontre d’individus jugés fautifs même à des jugements ». Enlèvement et séquestration de quatre peuls à Boudry pour une affaire de vol de bœufs. Enlèvement de deux peuls à Boussé, toujours pour une affaire de vol de bœufs. Et bien d’autres cas sont à mettre à l’actif de ces associations d’autodéfense.

Le commandant de la compagnie de gendarmerie de Ziniaré et ses éléments souhaitent que les populations puissent continuer à cohabiter ensemble et à privilégier le dialogue. 

ACG