Me Cheick Sako, ministre guinéen de la Justice. gouvernement.gov.gn
« Juger ces responsables présumés de ces crimes, doit marquer une étape décisive dans la lutte contre l’impunité et le renforcement de l’Etat de droit en Guinée, après plusieurs décennies marquées par de graves violations des droits humains », a déclaré Me Cheick Sako, le ministre de la Justice, à l’ouverture de la réunion du Comité.
Pour le Garde des sceaux, l’organisation de ce procès sensible doit absolument tenir compte du contexte national, notamment des contextes politique et social. « On a des élections législatives en fin d’année ou en tout cas en début d’année, on a aussi l’élection présidentielle en 2020 », a rappelé le ministre de la Justice pour expliquer le contexte politique national. «Cela ne veut pas dire que le procès n’aura pas lieu. Le procès aura lieu, mais la date doit tenir compte de ce contexte », a-t-il insisté.
« Sur les autres aspects, ce sont les aspects matériels, sécuritaires…, on verra comment protéger les victimes, les témoins, les magistrats », a indiqué Me Cheik Sako qui a signalé que certaines victimes sont à Dakar, en Gambie, en Côte d’Ivoire. « On les fera venir, et on verra comment les protéger, comment s’occuper d’eux pendant toute la durée du procès », a dit le ministre qui espère à un procès impartial.
Le massacre du 28 septembre 2009, au stade Conakry, a causé la mort d’au moins 157 personnes (selon le rapport de l’ONU). Plus d’une centaine de femmes auraient été violées et des centaines de personnes grièvement blessées. Suite à la clôture de l’instruction, le ministère de la Justice a installé début juin le Comité de pilotage avec pour mission de préparer techniquement et financièrement la phase du jugement. Ce Comité, composé de 12 membres dont trois représentants du système des Nations unies, deux des Etats-Unis et de l’Union européenne, était prévu de se réunir une fois par semaine.