1700 victimes, c’est le bilan de l’affrontement qui a éclaté entre éleveurs et agriculteurs, le 17 janviers 2015, dans des campements de la province de la Kompienga. Perte en vies humaines, maisons et greniers détruits ; les populations sont, depuis lors, confrontées à de nombreuses questions existentielles. C’est face à cette situation que la croix rouge burkinabè a, avec le soutien du Comité international de la Croix Rouge (CICR), apporté, le samedi 28 février 2015 à Pama, province de la Kompienga, une assistance humanitaire à l’ensemble des victimes.
Ce conflit qui a fait une perte en vies humaines et occasionné d’importants dégâts matériels a laissé 1700 victimes dans les cinq campements touchés que sont Tibadi, Diapienga, Folpodi, Mamanga et Namboantiga.
Grâce aux efforts conjugués des structures, la quiétude a été « retrouvée », se traduisant par le retour progressif des déplacés dans leur village respectif mais dans des réalités difficiles ; conséquences de la destruction des cases, des biens matériels, des greniers, etc.
C’est pour soulager, « un tant soit peu », la souffrance de ces victimes (composées d’un nombre important de femmes et d’enfants) que la Croix-Rouge burkinabè a décidé de doter ces 1 700 personnes des 310 ménages touchés, de produits de première nécessité. Un ensemble composé d’ustensiles de cuisine, de bâches, de nattes, de pagnes, de moustiquaires, de seaux, de jerricanes, de savons et d’articles d’hygiène personnelle, ainsi que de la nourriture pour un mois (mil, huile, haricots, sucre et sel).
La Croix-Rouge, explique son président national, Dénis Bakyono, organisation humanitaire, intervient toujours pour soulager les souffrances des hommes, et dans la mesure de ses possibilités. « C’est dynamique que suite aux évènements qui sont survenus, nous avons pu réunir, avec le soutien de notre partenaire privilégié à savoir le Comité international de la Croix-Rouge, un certain nombre de produits pour venir en aide aux populations victimes », a situé M. Bakyono, souhaitant que de telles situations soient désormais reléguées au rang de douloureux souvenirs.
« Ce qui nous marqués, c’est que quand le problème est survenu, à l’espace de quelques minutes, la Croix-Rouge était-là à nos côtés, l’Action sociale également … », a tenu à relever, le représentant des bénéficiaires, Idrissa Moussa. Pour lui, les pertes, aussi grandes soient-elles, doivent être surmontées par chaque victime pour, désormais, canaliser les énergies vers la réconciliation. « Nous avons confiance aux autorités. Ce n’est pas toute la communauté des agriculteurs qui nous a attaqués, ce sont juste quelques individus. C’est une situation malheureuse mais il faut qu’on oublie ce qui est arrivé. Nous sommes tous des frères. Sans le pardon, la vie en société n’est pas possible. Il faut avoir un bon état d’esprit, être tolérant et comprendre que l’esprit de vengeance n’a jamais pu résoudre un problème », a prodigué Idrissa Moussa avant s’adresser aux responsables de la Croix-Rouge : « Vous avez fait preuve de vivre ensemble, d’humanisme. Votre geste a essuyé nos larmes. Et depuis que la situation est survenue, toutes les autorités ne dorment pas. Ce qui est arrivé est malheureux et la mobilisation de toutes ces organisations ont été un véritable soulagement pour nous ».
En effet, dès la survenue des évènements, la Croix-Rouge a, à travers sa représentation locale, contribué à parer aux plus urgents en érigeant des centres d’accueil. Une mission d’évaluation des dégâts et de recensement des besoins a, ensuite, été constituée et envoyée sur le terrain, a expliqué le président du Comité provincial de la Kompienga, Albert Onadja. C’est à l’issue de cette étape qu’un point a été fait à la Croix-Rouge au niveau national qui, de concert avec le CICR (représenté à la cérémonie par la chargée de communication auprès des médias et de la société civile, Léa France Riche Doua Mensah) a réuni les produits de première nécessité suscités pour venir en aide aux victimes de l’ensemble des campements touchés.
Au-delà de l’apport matériel sus-énuméré, l’action de la Croix-Rouge vise aussi à apaiser les tensions intercommunautaires qui se manifestent de manière récurrente dans cette région (Est) du pays.
Dans son élan de propos apaisants, le président national de la Croix-Rouge, M. Bakyono, a déclaré que le monde devient de plus en plus difficile et recommande, de ce fait, compréhension et solidarité entre les membres de la société. C’est pourquoi a-t-il exhorté les populations à faire du dialogue, une culture car, « quand on se parle, on arrive à se comprendre. L’absence de dialogue conduit à des comportements qu’on va regretter après … ». Les suggérant, en outre, de se référer aux autorités locales en cas de difficultés.
Le secrétaire général de la province, Moussa Zabré, a, pour sa part, témoigné les reconnaissances des autorités provinciales, et partant, des bénéficiaires, à la Croix-Rouge burkinabè avant de revenir sur le rôle qu’a joué celle-ci dès les premières heures des évènements.
M. Zabré a par ailleurs rappelé que l’année passée, sensiblement à la même période, la Croix-Rouge était-là, à Tendangou, en aide à plus de 750 personnes victimes également d’affrontements.
Source lefaso.net