Une vue de Burayu, à l'ouest d'Addis Abeba, dans la région Oromo, le 8 septembre 2016 en Ethiopie | AFP/Archives |
Le chef de la police de la région oromo, Alemayehu Ejigu, cité par ENA, a indiqué qu'un groupe organisé a perpétré une série de meurtres et de pillages à Burayu, à l'ouest d'Addis Abeba, faisant 23 morts et 886 déplacés.
Les forces de l'ordre ont été déployées pour empêcher que la situation ne dégénère davantage, et 70 suspects ont déjà été interpellés, a ajouté la même source.
"Le Premier ministre Abiy Ahmed a fermement condamné ces meurtres et actes de violence contre d'innocents citoyens", a déclaré sur Twitter Fitsum Arega, le chef de cabinet du Premier ministre. "Ces lâches attaques représentent une préoccupation pour l'unité et la solidarité de notre peuple, et nous y répondrons de manière appropriée".
Des manifestants protestaient lundi à Addis Abeba contre les violences du weekend. Ils accusent des groupes de jeunes Oromos de viser d'autres groupes ethniques provenant du sud de l'Ethiopie qui se sont installés ces dernières années dans des zones autour de la capitale, en région oromo.
La capitale éthiopienne est une ville multiethnique de 4 millions d'habitants, mais est située au milieu de la région oromo. Or, Addis Abeba connaît une croissance démographique galopante et s'étend progressivement au-delà de ses limites géographiques.
Des manifestations anti-gouvernementales sans précédent débutées fin 2015 et menées par les Oromos, avaient poussé à la démission du prédécesseur de M. Abiy début 2018. Ces protestations avaient notamment été provoquées par un projet d'extension du territoire de la capitale au détriment de la région oromo.
Samedi, des dizaines de milliers de personnes avaient accueilli à Addis Abeba le retour en Ethiopie de dirigeants du Front de libération oromo (OLF), un groupe de rebelles qui a bénéficié de la politique réformatrice du nouveau gouvernement éthiopien mené par M. Abiy, un Oromo.