Guinée : L’opposition met sa menace à exécution

A Conakry ce 02 aout 2017, l’opposition guinéenne a organisée sa marche pacifique pour dit-elle, exprimer son ras-le-bol face aux abus du pouvoir en place et exiger de celui-ci, le respect des accords politiques du 12 octobre 2016, pour l’organisation des élections locales en 2017.

Les pancartes en main où on pouvait lire des propos comme ‘’touche pas à ma constitution’’ ou encore ‘’halte à la corruption’’, les militants et sympathisants des partis issus de l’opposition, ont pris d’assaut les rues des quartiers Wanindara, Cosa, Bambéto, Hamdallaye situés dans la commune de Ratoma dans le seul but, de rejoindre l’esplanade du stade emblématique du 28 septembre, point de rencontre des manifestants.

Les leaders de l’opposition ont rejoint le point de chute de la marche à 15h ce mercredi, où ils devaient tenir à tour de rôle des discours. Le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo, dans son discours, a dénoncé ce qu’il qualifie de mauvaise gouvernance par le pouvoir actuel « Il y a une misère sans nom qui assaille les guinéens de Conakry et de l’intérieur du pays. Dans toutes les préfectures de la Guinée, on souffre de faim, de malnutrition, mais aussi d’injustice, d’insécurité et d’insalubrité».

Par ailleurs, le principal leader de l’opposition a félicité les forces de sécurité pour leur esprit républicain « Je voudrais quand même noter avec satisfaction, le comportement de plus en plus républicain des forces de l’ordre et les encourager à continuer sur cette voie ».

En tant qu’acteur majeur de la société civile guinéenne, Dr Sékou Koureissy Condé, président de la Convention des Acteurs Non Etatiques de Guinée (CANEG) et directeur exécutif d’African Crisis Group, a regretté la perpétuité des manifestations en Guinée, avant d’inviter l’ensemble des acteurs de la classe politique, à se concerter autour de la table pour une sortie de crise sociopolitique « Il faut que le dialogue social et le dialogue politique partent ensemble, afin  instaurer la culture du débat citoyen pour éviter les rivalités, pendant qu’on parle des questions d’intérêt général. Le dialogue est une voie qui nous conduit à la compréhension mutuelle, certainement à la solution idoine. Nous souhaitons que les manifestations en Guinée, se transforment en dialogue ».

Au-delà de la paralysie de la circulation sur la route le prince et des activités commerciales par endroit, l’opposition guinéenne peut tout de même se féliciter d’avoir organisée une marche sans heurts, contrairement aux précédentes qui ont été émaillées de violences. Le gouvernement de son coté, a décliné le bilan officiel  de cette journée qui fait état, d’un mort suite à un traumatisme crânien après un accident de la route sur la moto, et de trois personnes grièvement blessées dans les mêmes conditions.

Il faut rappeler, que cette manifestation de l’opposition est intervenue, quelques jours seulement après la promulgation du nouveau code électoral par le chef de l’Etat Alpha Condé,  qui constituait un des points de l’accord politique du 12 octobre 2016.  Pour l’heure, l’opposition projette les jours à venir, organiser des séries de manifestations à travers les 5 communes de Conakry pour exiger la tenue des élections locales en 2017. Pendant ce temps, un bicéphalisme règne à la tête de la commission électorale nationale indépendante (CENI), qui peine jusque-là, à organiser ces élections qui n’ont que trop durées.

Crédit photos : libreopinionguinee.com africatime.com