Prévention et résolution des conflits : L’ONU exhorte les femmes à s’impliquer davantage
La directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a invité hier les femmes de la sous-région à jouer un rôle spécial dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme religieux. Mme Diana Ofwona s’exprimait lors de la cérémonie de la 6e édition de la Journée portes ouvertes sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies organisée par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), en collaboration avec les missions de maintien de la paix des Nations Unies dans la sous-région.
La 6e édition de la Journée portes ouvertes sur la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies et suivantes, organisée par le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), en collaboration avec les missions de maintien de la paix des Nations Unies dans la sous-région, Onu Femmes et le Groupe de travail femmes, paix et sécurité en Afrique de l’Ouest, s’est déroulée hier à Dakar. Des femmes provenant des pays de la CEDEAO en plus de la Mauritanie ont pris part à cette rencontre de deux jours.
Après avoir salué l’engagement et la détermination des femmes leaders dans la recherche de la paix dans la sous-région, la directrice régionale d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a indiqué que « certes qu’il y a des progrès et des réalisations, mais il reste beaucoup à faire » dans la recherche de la paix. « Il n’y a rien de plus risqué que le terrorisme. C’est un ennemi qui n’a pas de face. On ne sait même pas quand est-ce qu’il frappe et quand il le fait, il frappe fort », a déploré Mme Diana Ofwona qui reste convaincue que « les femmes ont un rôle spécial à jouer dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme religieux, etc. ».
A son avis, ce sont les femmes qui doivent être en première ligne dans ce combat. « Nous regardons de près ce que font nos maris, nos enfants et nos parents. Les femmes sont dans les marchés ; elles écoutent et échangent avec eux. Nous avons un rôle important à jouer et même dans le renseignement », a-t-elle soutenu. Il nous incombe, a laissé entendre Mme Ofwona, « d’étudier les facteurs qui alimentent le terrorisme, les inégalités sociales, le chômage, l’intolérance religieuse ». Aussi a-t-elle exhorté les femmes leaders à ériger leurs « cases de paix » en « endroits de réflexion, de solidarité où nous pouvons sortir des recommandations pour sauver nos enfants ». « Les enfants ont besoin de nous ; nous devons nous rapprocher d’eux, les écouter et essayer de les aider. C’est de cette manière qu’on va casser la chaîne qui alimente le terrorisme. Les enfants sont désespérés et c’est pourquoi ils sont faciles à recruter », a déploré la directrice régionale d’ONU Femmes.
Rôle des femmes dans les processus électoraux
Pour la recherche des moyens, Mme Diana Ofwona a laissé entendre qu’ONU Femmes va innover dans ce sens. En ligne de mire, la mise sur pied d’un fonds d’équité pour la paix et sécurité dans la sous-région alimenté par les organisations de femmes est même envisagée. Mohamed Ibn Chambas, Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA), a, pour sa part, indiqué que cette rencontre démontre « la nécessité de maintenir la mobilisation de tous pour une intervention plus constante des femmes dans les situations de conflit et post-conflit. Il a aussi salué le rôle des femmes dans les processus électoraux. A l’en croire, l’évaluation du Plan d’action de la CEDEAO pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité a relevé une « avancée importante qui nécessite une consolidation à travers une implication nationale et régionale ». Au-delà de la Résolution 1325 et suivantes, dit-il, « il s’agit de la place de la femme et de la nécessité de leur intervention pour contribuer au développement, à la stabilité et à la paix en Afrique de l’Ouest ». Il a invité les femmes à poursuivre cette mobilisation pour un « avenir meilleur et digne » pour les femmes en Afrique de l’Ouest.
Mme Aminata Dibba, directrice du Centre de la CEDEAO pour le développement du Genre (CCDG), a, de son côté, rappelé que cette journée vise à « bâtir un consensus pour renforcer les mécanismes d’intervention relatifs à la prévention et à la résolution des conflits et la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest. « Un des objectifs principaux, a-t-elle indiqué, est de restituer le rapport d’évaluation du Plan d’Action régional sur les Résolutions 1325 et 1820 du Conseil de Sécurité des Nations Unies élaborées par le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre en collaboration avec le PNUD et l’UNOWA.
S. Idovic Loua ACG-Conakry