Michael Keating (2e à partir de la droite), Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, lors d’une conférence de presse. Photo ONU/Omar Abdisalan
Le conflit armé en Somalie continue de peser lourdement sur les civils, d'endommager les infrastructures et les moyens de subsistance, de déplacer des millions de personnes et d'entraver l'accès aux secours humanitaires pour les communautés dans le besoin, selon un rapport publié dimanche à Mogadiscio.
“Au final, les civils paient le prix de l'échec du règlement des conflits en Somalie par des moyens politiques”, a déclaré le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Somalie, Michael Keating. “Et les parties au conflit ne font tout simplement pas assez pour protéger les civils de la violence. C'est honteux”.
Le rapport intitulé 'Protection des civils : jeter les bases de la paix, de la sécurité et des droits de l'homme en Somalie' couvre la période du 1er janvier 2016 au 14 octobre 2017 et a été produit par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) et la Mission d'assistance des Nations Unies en Somalie (UNSOM), dirigée par M. Keating.
Au cours de la période considérée, l'UNSOM a recensé 2.078 morts civils et 2.507 blessés, dont 60% attribués aux militants d'Al Shabaab, 13% aux milices des clans, 11% aux acteurs étatiques, y compris l'armée et la police, 4% à la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) et 12% à des assaillants non identifiés ou indéterminés.
Les civils ont été victimes d'attaques illégales, en étant visés directement ou lors d'attentats à la bombe. Ces attaques, qui sont interdites par les lois internationales sur les droits de l'homme et le droit humanitaire, sont, dans la plupart des cas, susceptibles de constituer des crimes de guerre, et il est impératif que les auteurs soient identifiés et rendent des comptes, selon l'ONU.
La Somalie est en proie, depuis des décennies, à la violence armée, ainsi qu'à la pauvreté, à la marginalisation, aux risques naturels, à l'insécurité et à l'instabilité politique. L'UNSOM travaille avec les autorités du pays pour soutenir la réconciliation nationale, fournir des conseils politiques et stratégiques sur divers aspects de la consolidation de la paix et de l'édification de l'État, surveiller la situation des droits de l'homme et aider à coordonner les efforts de la communauté internationale.