Depuis la mort du Président Lansana Conté le 22 Décembre 2008, la Guinée est plongée dans une impasse politique. Après la présidentielle de 2010 qui a porté le Pr Alpha Condé au pouvoir, bon nombres de Guinéens s’attendaient à la fin de cette impasse. Mais, les élections législatives, censées se tenir 6 mois après la présidentielle selon les accords de Ouagadougou, tardent à venir. Plusieurs dates ont été annoncées par la Commission Électorale Nationale Indépendante. La dernière en date restant celle du 30 Juin 2013. Une date qui fut d’ailleurs l’objet d’un décret du Président de la République. Malheureusement toutes ces dates n’ont pas été retenues, à cause du manque de confiance entre les acteurs politiques, des mauvaises interprétations des textes de lois…
Le leader de l’opposition a répondu à la convocation du procureur accompagné par ses partisans le mercredi 19 juin 2013, après que le directeur de la CNSS ait retiré sa plainte. Mais à son retour du Tribunal de 1ère instance de Dixinn, la tension est montée entre les partisans de l’UFDG et forces de l’ordre. Tension qui a dégénéré au domicile privé du leader de l’opposition républicaine.Le directeur général de la caisse nationale de la sécurité sociale(CNSS) Malick Sankhon a récemment porté plainte contre le président de l’union des forces démocratique de Guinée UFDG El Hadj Cellou Dalein Diallo, l’accusant pour diffamation par voie de presse.
Ce dernier étant très remonté, a menacé de se retirer du dialogue politique. Face à cet état de fait, l’opposition guinéenne réunie au sein du collectif, de l’ADP, du CDR élargie au FDP, a décidée jeudi de suspendre sa participation à ce dialogue politique qui est un facteur de sortie de crise de la Guinée. Question d’exprimer sa compassion à son leader.
Elle revendiquait le vote des guinéens vivant à l’étranger, le départ de l’opérateur de saisie Waymark entre autre. Seul le vote des guinéens vivant à l’étranger a été accepté, quant aux autres elles sont restées vaines.
Elle a décidée de bouder le dialogue politique jusqu'à la création de conditions idéales dit-elle.
Suite à cette situation, l’ex-médiateur de la République, ancien ministre et directeur exécutif d’African Crisis Group Docteur Kouressy Condé (ACG), s’est exprimé à ce sujet. Ceci lors de l’émission dénommée (Les Grandes Gueules) sur la radio Espace FM le vendredi 21 juin, dont il était l’invité exceptionnel.
Selon lui, le domicile privé d’un citoyen n’est pas un lieu de maintien d’ordre. Le dialogue dont il est question est essentiel pour une sortie de crise et la CENI est l’organe de gestion du processus électoral, mais il est important que la CENI et son président arrêtent des consensus pour la fixation d’une date.
« Il est important que les services de sécurités sachent que le rôle de maintien d’ordre est purement une question d’éthique et de déontologie du métier » a déclaré Dr Kouressy Condé.
‘’Ce n’était pas le moment opportun pour M.Sankhon de porter plainte contre M.Dalein pour diffamation, puisque la situation sociopolitique de la Guinée est tendue ‘’a-t-il dit.
Comme il est de son métier (la médiation), l’invité exceptionnel des ‘’Grandes gueules’’ a invité l’opposition guinéenne à reprendre le dialogue avec le gouvernement en revenant sur la question de la sécurité à la table de négociation, mais surtout dans le cadre de la négociation ; car selon lui, il faudrait qu’à l’ouverture du dialogue, le premier point à aborder soit les éléments de garantis que le gouvernement doit poser par rapport à la sécurité des citoyens en général.
« La République n’a pas besoin de chevalier, elle a des principes et des valeurs, donc il faut tout faire pour garder le cap, puis aller aux élections législatives » ,a-t-il souligné.
Il a affirmé que le chef de l’État est le garant de l’unité et de la constitution qu’il doit donc se mettre au-dessus de la mêlée.
Pour conclure l’ex médiateur de la République a fait quelques recommandations :
Il faut :
« Donner des garanties de proximité, que le discours politique soit apaisé, que la pédagogie de la crise soit rassurante, que les attitudes du gouvernement, des services de sécurité, des forces de l’ordre, fassent montre de retenue et de respect du citoyen, car c’est ça l’union nationale, et rassurer les citoyens que la justice est indépendante ».
Makoya Souaré
Lien vers l'interview : https://www.youtube.com/watch?v=_UEiWuFIsH0